China town, un lieu sinistre

Après une longue nuit réparatrice, Kenny, tu te réveilles. Bien sûr on t a piqué les quelques dollars et ta montre, mais on n à pas touché à ton flingue ni ta vertu.
La douleur est passée, reste un mal de crâne assez intense. Ce qui ne t empêche pas d entendre tes congénères s engueuler avec k africain dans une pièce voisine.
Quand tu rentres tu le vois à moitié couvert de bandage en train de gueuler contre ceux qui l ont soigné. Visiblement il va mieux.

Soudain tu te rends compte que les "infirmières " présentes n ont pas de visage! Juste une énorme bouche pleine de crocs accères! Cela dit elles baissent la tête et sortent en emportant le linge sale normalement.
Quand à l acupuncteur, son poil roux sur le visage le désigne comme un des démons de ton enfance, un putain d homme renard...

Enfin des portières claquent en bas dans la rue. Un asiatique (normal!) en descend accompagné de gardes du corps. Vous l entendez monter les marchés d un pas rapide

(saheyus tu vois les meme choses, d ou ta gueulante)

Le visage du chinois se liquéfia au spectacle monstrueux qui s'offrait à lui.
Kenny avait été bercé par les histoires fantastiques de renard et d'esprit, et il avait toujours pris soin d'aller brûler un ou deux bâtonnets d'encens au temple de Manmo avant une mission corsée, mais se prendre la concrétisation de tout ce que sous entendait la superstition sans filtre avait quelque chose de terrifiant et d'excitant...
Putain comment les lettrés s'adressaient aux renards dans les livres ?

L'arme était encore là, mais, dans l'excitation de la journée, il ne savait pas combien de balles il lui restait. Si la situation tournait au vinaigre, il naviguait dans le flou...Le renard n'avait pas l'air hostile, sinon, il n'aurait probablement pas aidé l'africain. Dans l'état où il était, un gamin de six ans aurait pu le finir...

D'un geste rapide, le chinois vérifia son chargeur et rangea l'arme dans sa ceinture, au niveau du dos.
Avec un peu de chance, c'était le Général Céleste Li qui venait lui apporter une nomination au palais du Ciel se dit-il sans vraiment rire de sa propre blague...

"Putain, je suis en train de délirer ou quoi ?... argh... Vous êtes qui vous ? Vous êtes quoi, bordel ?"

Des hommes renards et des femmes sans visage ? C'est vraiment pas ce que j'imaginais voir en enfer.

C'est alors que la porte s'ouvrit, Kenny Lo entrant brusquement dans la salle. A voir sa tête d'ahuri, Inam se dit qu'il n'était sans doute pas mort.
Après tout, il avait vu le temps s'arrêter, une sorcière lancer des boules de feu, un homme qui prétendait l'avoir sauvé de la mort, un rembobinage temporel... alors pourquoi pas un médecin renard ? C'était de la folie, mais il faudrait faire avec. Oui, il faudrait que Kenny fasse avec s'il voulait faire payer la petite ordure qui avait cru pouvoir le piéger.

"Eh Kenny, merci pour le coup de main, je sais pas où tu m'as amené, mais si je suis en vie, ça me suffit. T'as butée l'autre salope ?"

Le chinois se contenta d'hocher la tête à la question de l'africain.

"J'aurais bien aimé en savoir plus, mais j'ai joué la sécurité...A mon avis, les emmerdes ne font que commencer...Au moins, je n'aurais pas à refaire cette journée une fois de plus."

La porte s'ouvre sur un asiatique, sans doute chinois, mais loin des stéréotypes habituels. Il a une grande prestance, les épaules carrées et un très beau collier de Barbe travaillé avec art. Sa tenue est une espèce de costume stylisé qui veut donner l'impression que son corps est celui d'un serpent, ou un dragon asiatique, jusqu'au reflets qui renforce l'impression d'écailles.
Mais c'est son regard dur, franc, plein d'une puissance et d'une volonté sans limite qui vous laisse quelques instants sans voie.
Et une impression de le connaître alors que vous ne l'avez jamais vu.

-" Bonjour Kenny. A toi aussi maître konaté. Que la bonté du ciel vous accorde la place qu'il vous revient.".

Il vous laisse quelques secondes pour vous détendre.

"- Brad Show...tel est mon "nom" ( vous vous rendez bien compte que même lui n est pas habitué à ce nom). Ne soit pas trop prompt à rejoindre le monde d 'en haut, fils. Parfois les dieux accordent les voeux.
Votre destin n'etant pas de mourir dans les mains de la femme de feu, c'est que d'autres choses vous sont destinées. Et je suis la pour ça. "

Vous n êtes pas à l aise. En fait vous voyez que l homme renard et les infirmières sans visage sont comme vous, écrasés par la présence de cet homme. A vrais dire, tenter de le contredire, même de lui adresser la parole tout simplement vous semble impensable. Vous pouvez le faire bien sur, mais ça vous demande de vous forcer de le faire

"- Kenny. Tu as pu voir que le monde n est pas ce qu il semblait être. Te voilà dans le réel, ou les enfants de " Terre-mere " ( j ai pas trouvé en chinois) arpente le monde, et tu as eu la révélation. Et je suis la pour t'aider. Certaines choses ne sont pas à leur place. Et il faut des gens comme toi pour s'y opposer. Pour accomplir ta destinée. Non, ne me pose pas de question, si je t'en dis trop les conséquences pourraient être terrible.
Je suis désolé de ne pouvoir en dire plus."

Tu lis dans son regard qu il aimerait t avouer quelque chose mais qu il s en empêche

-" partez tous les deux aux pagodes de Twin peacks, en dehors de la ville, vers le vieux théâtre. Vous y trouverez ce dont vous aurez besoin.
Un être repoussant à tenter de vous tuer. Il se fait appeler le Boss. Pour le trouver vous aurez besoin d'aide. Le corps de ton ami africain à été tatoué avec les visages de ces gens là. Leurs ennemis sont des agents du boss, vous arriverez sans doute à remonter sa piste. N'hésitez pas à vous lancer dans des défis insensés, si vous y survivez vous évoluerez dans le bon sens. Votre place dans le Palais de jade dépendra de vos exploits ici. Et je m en voudrais que mon fils se retrouve à un poste subalterne"

Des qu il a dit ça un cri énorme envahis l espace, une ombre cache le peu de lumiere qui parvient jusqu'à vous, le monde semble changer aurour de vous.
Un clignement d oeil, et Show n est plus la. Vous avez cette impression d avoir assister au mouvement de Show mais qu il a bougé trop vite! Un énorme coup de tonnerre qui explose tout le verre de l immeuble, les murs tremblent, puis plus rien...tout redevient normal

In'am Konaté eut un sourire carnassier en apprenant la mort de la sorcière. Il aurait bien aimé lui soutirer des informations à sa manière, mais cette femme était trop dangereuse.
Voila qu'entre l'inconnu qu'il écoute patiemment, bien que toutes ces histoires de Palais de Jade lui passent clairement au-dessus de la tête. Une destination, des alliés, et surtout la confirmation que le Boss avait essayé de se servir de lui. C'est tout ce qu'il lui fallait.
Le mercenaire essaya de tâter ses muscles pour jauger la douleur pendant que Brad Show parlait. Il allait avoir besoin de toutes ses capacités. Peut-être allait-il déjà mieux qu'il ne l'imaginait ?

Des tatouages de visages ? De ceux "d'alliés" en plus ? J'aurais préféré ceux de mes ennemis, pour les arracher moi-même le moment venu.

Quand Brad Show disparut, l'Africain fit un sourire dédaigneux à Kenny : "On dirait que je vais devoir jouer les faire-valoir, fiston divin. J'te préviens, le Boss a cru qu'il pouvait m'utiliser comme un foutu pion et il a bien failli y arriver. J'f'rais pas deux fois la même erreur, je veux savoir tout ce que tu sais."

L'arrivée majestueuse de l'homme foudroya Kenny qui fut incapable d'articuler le moindre mot.
Presque machinalement, le Chinois se prosterna, le front collé au sol crasseux de l'appartement.

"Die ! (Père)"

Les mots s'entrechoquèrent brutalement dans l'esprit du triade. Le visage rouge et la barbe l'éclairèrent subitement : Guan Di...Il était le fils de Guan Di, le Dieu de la Guerre, Saint Patron des Triades.
Comment l'avait-il compris ? Impossible de le savoir, mais l'aura de la divinité transmettait plus encore que les mots qu'il avait prononcé. A peine eut-il le temps de répondre par l'affirmative que déjà un grand bruit résonna.
La disparition subite du Dieu confirma son intuition. Sans relever la remarque de l'africain, il tendit le menton...

"Enlève ta chemise, où sont ces visages ?"

Sur la peau de Konaté, à l'emplacement même des brûlures qui normalement défigureraient ton corps à jamais, de savants tatoos ont harmonieusement été dessinés. La où tu as perdu toute sensation de douleur.

Ces visages représentent un jeune fille aux cheveux clairs, accompagné d'un petit oiseau; un homme sans signe particulier si ce n'est cette cravate outrageusement détaillée à son cou. Enfin un très jolie portrait d'une femme européenne couvre une partie de ta poitrine, et pas loin celle d'un homme neutre, aux petites lunettes rondes, couvert d'une couronne de pharaon.


Par habitude Kenny tu jettes un œil sur l’extérieur, et tu peux voir que la voiture qui a amené ce Show est toujours là, portière ouverte, attendant que vous vous glissiez dedans.

Satisfait que la sensation de douleur ait disparu, In'am se relève et enfile ses vêtements, sans oublier son revolver et son pistolet mitrailleur.

"Tu sembles en savoir plus que moi. Qui est ce "Brad Show", ce "Die" ? Qui était l'homme attablé avec toi au resto chinois et qu'est-ce que tu lui voulais ? Je t'en ai déjà beaucoup dit sur le boss et sur la mission qu'il m'avait donné, il est temps que tu me rendes la pareille.
J'te laisse un moment pour digérer mais si tu ne m'as pas répondu avant que nous ayons atteint les Pagodes de Twin Peaks, tu peux tirer un trait sur mon aide."

La manière dont In'am Konaté appuie sur ces derniers mots tranche avec son apparence indolente, tandis qu'il finit de lacer ses bottes militaires.

- Je n'en savais pas plus, il y a encore quelques minutes...Die, c'est.."père" en anglais. Et ça peut paraître absurde, mais cet homme, tout à l'heure semble être mon père. En fait non, ce qui paraît le plus absurde, c'est sans doute que la personne que tu viens de voir est un des avatars de Guan Yu, le Dieu de la Guerre, chez nous, en Chine...Les créatures de tout à l'heure sont des Gwai, vos Djiins à vous en quelque sorte. Même si ce sont des créatures à tendance maléfique, elles sont soumises à l'autorité divine, en l'occurence...celle de mon père.
J'ignore qui était ce type, quand je suis arrivé ici, je débarquais de Hong Kong et il me fallait des contact Ce type prétendait connaître mon ancien employeur, Man Chang, une des têtes du Sun Yee On, la plus grosse triade de Hong Kong. Je voulais juste me mettre au frais...La suite est encore plus incompréhensible, je me suis retrouvé avec cette gamine dans un hangar..en...Russie. La petite avec son oiseau, que tu as sur le torse...Et une autre, plus âgée. Une française je crois. Un type manchot nous a demandé de "faire ce que nous avions à faire", tu l'as vu toi-même...Je croyais qu'il me demandait de tuer ce type..

"Le dieu de la guerre ? C'est totalement absurde, j'te l'fais pas dire. Mais la guerre, ça c'est quelque chose que je comprends, j'ai ça dans le sang depuis mon enfance.
Et puis, c'est pas plus absurde qu'une femme qui lance des boules de feu ou qu'un homme-renard."

In'am écoute patiemment le reste de ton discours, vérifiant une dernière fois ses armes et ses chargeurs de munitions. Foutues grenades !

"Si tu as déjà rencontré l'un de ceux tatoués sur mon torse, on en apprendra peut-être plus en la retrouvant. J'imagine que tu lui as pas demandé son nom ou son adresse ? En tant normal, je voudrais refaire mon matériel, m'assurer qu'on ait des talkie-walkie, que tu sois armé, acheter des gilets pare-balle, tout ça. Ou les chourer s'il le faut.
Mais là, je pense que l'on devrait aller dans la voiture, voir si elle nous amène aux pagodes ou ailleurs. Je pense pas que les séides du Boss nous retrouvent tout de suite. T'en pense quoi ?"

L'Africain marque une pause, affichant son sourire triste dont tu commences à prendre l'habitude.

"Merci pour les infos, Kenny, un peu de franchise, ça me plaît. Je pense déjà t'avoir parlé de mon histoire mais si tu as d'autres questions, dis-le. En tout cas, méfie-toi, le Boss a une véritable armée à ses ordres, au moins des centaines d'hommes rien qu'en Somalie. Beaucoup de matériel : armes à feu, grenades, bazooka. Plus d'une sorcière aussi, j'en ai vu une sur le super tanker qui m'a envoyé direct jusqu'au resto."

dans ce genre de situation il faut me dire si vous partez pour que j’enchaîne, sinon je sais pas si vous voulez faire des trucs encore ou pas

Une fois prêt, l'homme devant al voiture jette sa cigarette quand vous montez à l’arrière du véhicule. Il démarre, sans doute qu'il connait votre destination. Deux autres hommes restent derrière, sans doute qu'ils étaient la pour montrer aux gens de la ruelle que ce ne serait pas une bonne idée de s’intéresser de trop prés à la voiture.

L'homme n'a pas l'air d'un chauffeur. A le voir comme ça, il ressemble plus à un homme de main des triades qu'autre chose. D'ailleurs vous voyez qu'il vous observe un peu, l'air curieux, dans son rétro, sans baisser ou détourner le regard.


La traversée de la ville est magique! Vous vous rendez compte qu'un nouveau monde s'ouvre devant vous! Un marchand de hot-dog ambulant est en fait un homme de haute taille avec un œil unique au niveau du front; une étrange créature fine et ailée est posée sur une ruelle, au ras du sol. Lorsqu'elle prend son envol, vous avez l'impression qu'on pourrait la confondre avec un groupe de pigeons qui se déplacerait en bande. Même les véhicules sont différents pour certains: un homme sur une moto (un biker comme ils disent ici en Amérique) a en fait son corps qui fait parti intégrante de la moto; et au loin, des créatures gigantesques arpentent les immeubles qui touchent le ciel.
Mais cela reste une minorité, sinon l’Amérique ressemble à ce que vous avez pu voir à la télé; des homeless laissés à l'abandon dans des ruelles crasseuses, des gens de toutes nationalité et races qui se côtoient, des flics armés de lunettes de soleil et d'un air digne des western d'autrefois, et des boutiques de bouffe rapide. Plein.

HRP : J'attendais l'accord de Kenny, c'est vrai que tu nous as ouvert la porte en grand avec un panneau "Par ici", mais bon, il aurait pu avoir une autre idée.

Lorsque la voiture démarre, In'am lance, avec son accent anglais à trancher au couteau : "Eh, toi ! Tu nous amènes bien aux Pagodes de Twin Peaks ? Qu'est-ce que tu peux nous dire dessus ?"

C'était une manière comme une autre d'essayer de garder son calme.
In'am avait longtemps eu la foi, il avait cru à Allah, loué soit Son nom, aux djinns bons et mauvais, êtres invisibles qui influencent la marche du monde... mais ça ! Des créatures de rêve (ou de cauchemar) se baladant tranquillement, sous les yeux aveugles de la population, ça dépassait tout ce qu'In'am avait jamais pu imaginer.

Le type profite d'un feu de circulation pourtant vert, pour piler. Et il se retourne tranquillement.
vers vous.

-"écoute moi bien le nègre, je suis pas ton boy, ton chien, ton esclave ou je sais pas quelle merde que tu as l'habitude de fréquenter dans ton quartier de singes sous-développés. Je t’amène là ou Kin Chun Laï m'a demandé de t'emmener pour honorer ma dette envers lui; à part ça y'a rien qui m'oblige à te parler, être ton "bro" ou je sais pas quoi, ok? Si tu veux savoir sur les Pagodes, tu prends un putain de guide touristique et tu regardes dedans. "

Il observe Kenny rapidement, et reprend le volant. Vous voyez des panneaux indiquer Twin Peaks

Le Chinois, resté pensif tout le long du trajet, se permit sourit amusé à la réponse du chauffeur.
Cao, on se serait cru dans un mauvais remake de Rush-hour...

- Xiongdi, lança t-il, toujours tourné vers l'extérieur pour admirer ce paysage délirant, il y a moyen que tu nous dégotte un flingue? Le mien est presque vide et vu ce qu'il m'est arrivé il y a moins de cinq heures, je commence à devenir paranoïaque. Ca doit être l'effet USA.
Excuse In'am, être en terrain infidèle, ça doit le rendre nerveux...

"Kenny, je pense que tu n'as pas bien compris qui je suis. Je pense que ton ami non plus n'a pas bien compris."

Quand le chauffeur se retourne pour répondre au prochain arrêt (car je ne doute pas qu'il va le faire), In'am lui place son revolver devant ses deux yeux.

"C'est un revolver Taurus 415T en titane, son barillet contient 5 munitions .41 Magnum. A bout portant, une seule suffirait à arracher la moitié de ton crâne. Maintenant, répète après moi : Je suis ton boy, ton chien et ton esclave. RÉPÈTE !!!"

S'il hésite une seconde ou essaye de l'insulter à nouveau, In'am arme le chien avec son bruit caractéristique.

Spoiler:

HRP : "J'espère que tu n'auras pas d'idée absurde", said the guy...On nage en plein délire.
Tu as pas l'impression que c'est juste n'imp ce que tu fais précisément, là !?

HRP : Je te rappelle qu'In'am est un ancien chef de guerre (ce qui implique des massacres à grande échelle) qui a tué une sorcière en lui arrachant la gorge, et qui vient de se faire traiter de singe sous-développé par un chauffeur à qui il avait simplement posé une question.
Je trouve très raisonnable de ne pas avoir immédiatement tué ce type.

Pour le reste, si je mets un spoiler, c'est justement pour que tu ne le lises pas

-"Va te..." sont les dernières paroles du chinois avant qu'une balle ne lui traversé le front et la fenêtre de la portière. Du sang et de la cervelle éclabousse un peu partout. La voiture reste au point mort au carrefour.  

pour kenny:

- Espèce de con...explosa Kenny lorsque l'africain poussa la gâchette.

Les klaxons se faisaient entendre lorsque le Chinois ferma le portable et sortit de la voiture pour pousser du pied le cadavre sans tête.
Claquant la porte avec colère, il mis un grand coup de pédale pour scotcher le black non ceinturé et reparti en trombe vers les pagodes en suivant le GPS

- Je suis pas un putain d'infirmiers psychiatrique, tempêta t-il, tu comprends ça ? QU'est ce qui va pas avec toi, putain ? T'as été violé par ton père quant t'étais petit ? Tu te crois où, dans ton putain de désert de sauvage ? C'est la ville ici, tu veux qu'on se retrouve avec les SWAT au cul, tu pourras mourir comme un dingue en criant "Allah Akbar !" c'est ça que tu veux, taré ?
J'aurais du te laisser crever dans ce putain de restaurant, tu sais ? On va fonctionner comme ça tout le temps, je te sauve la vie et tu me casses les burnes ? C'est ce que tu veux ?

"Tu crois que j'ai peur de quelques années de prison, ou de quelques balles, Kenny ? J'étais déjà un soldat quand tu n'étais pas encore né. Ici c'est moi qui tue, c'est moi qui torture, c'est moi qui viole."

Le Somalien soupire et tâte la poche intérieure de son gilet. Pas de cigares. Ça faisait si longtemps qu'il n'avait même pas pensé à en demander sur le Super Tanker.

"Cette balle, c''était pas tellement pour ce fouille-merde. C'était pour toi. Ne t'excuse plus jamais à ma place, ne t'écrase plus jamais devant un moins que rien à ma place. Arrête de croire que je suis ton larbin, que je te "devrais" quelque chose, tu serais mort dans ce restaurant sans moi, la Sorcière se serait occupé de toi seul et t'aurais jamais fait le poids.
Tu es peut-être bien content d'être ici parmi tes petits copains chinois des Triades, tu crois peut-être que vous gouvernez le monde, que vous êtes les maîtres. Mais vous savez pas ce que c'est que la guerre, vous êtes même pas foutus de fermer votre gueule en face d'un flingue !"

"Maintenant on n'a plus qu'à atteindre les Pagodes, ça doit pas être bien loin, vu les panneaux."

- Y'aura pas de prochaine fois connard...C'est pas la prison qui t'attends, ici, c'est de te faire trouer le cul par le SWAT. C'est ton truc ? Génial, pas le mien. Moi, j'ai un job à faire.

Le Chinois pila pour arrêter la voiture.

- Démmerde toi. Je prends un taxi et je suis pas ambulancier psy pour vétéran violeur. Sorry. Si tu compenses avec tes armes, grand bien te fasse, mais fais le tout seul. Tu ne connais rien de ma vie, taré, rien. Alors tes jugements de valeur, tu te les mets avec le reste de ton armement de frustré, bien profond. Ciao.

Kenny claqua violemment la portière, en s'éloignant du fêlé.
Impossible de faire quelque chose si on ne pouvait pas s'appuyer sur un frère d'arme loyal et surtout sain d'esprit.
Ne restait plus qu'a trouver un taxi. On était à San Francisco, ça devrait encore se gérer.

"Oooh, on est sensible hein ? Me traiter de sauvage, ça te pose pas de souci, mais que je te compare à ce cadavre et tout d'un coup..."

In'am ricane amèrement tandis que le chinois claque la portière.
Il ne peut pas y avoir de frère d'armes quand l'un ne défend pas l'honneur de l'autre. Au milieu du chaos, l'argent, la tranquillité ou la sécurité ne valent rien, comparé à ce qu'un homme est intimement. Et pour moi, il n'y a jamais eu, il n'y aura jamais que le chaos.

Pour Satan: